samedi 7 janvier 2012

L’EMANCIPATION SOCIALE

La Première Guerre Mondiale a également provoquée une émancipation au niveau social. C'est une sorte de transition entre La Belle Époque (fin XIX°-1914) et les Années Folles (1920-1929). Pourtant, ces deux périodes sont seulement séparées par une dizaine d'années et la moitié de ces dix années est occupée par la guerre.
Premièrement, on remarque une émancipation au niveau vestimentaire et capillaire. A la Belle Époque, les femmes portaient de hauts chignons, elles étaient engoncées dans leurs corsets, empêtrées dans leurs longues robes et dans un certain nombre de principes. En revanche, durant les Années Folles, les femmes se libèrent de tout, la coupe à la « garçonne » remplace les chignons, les longues robes en laissant placent aux jupes courtes ou aux pantalons et les principes sont transformés; les femmes dansent le charleston, fument la cigarette et conduisent des voitures. Une nouvelle image naît inspirées de La Garçonne écrit par Victor Margueritte en 1922 (cet ouvrage jugé choquant à l'époque lui a valut de se faire retirer la Légion d'honneur). Coco Chanel est la figure emblématique de cette évolution, elle a en effet vécue de 1883 à 1971.
La Garçonne de Victor Margueritte                                          Coco Chanel 

De plus, l'émancipation sociale des femmes est également traduite par une émancipation sexuelle, libérant la femme des mœurs traditionnelles.
           Ensuite, le deuxième fait majeur de cette émancipation sociale est l'accès des femmes à quelques postes tertiaires. Effectivement, la féminisation du secteur tertiaire commence bien avec la Première Guerre Mondiale. Les femmes conductrices de véhicules, employées de bureau, guichetières dans les banques, commis d'administration, factrices, gardes champêtres...se multiplient. La création du Baccalauréat féminin en 1919, puis d'un Baccalauréat identique pour les deux sexes favorisent donc l'accès aux études et aux activités qui jusqu'alors leurs étaient impossibles.
Mais en définitive, le bilan de la guerre pour l'emploi des femmes n'est pas réellement positif. Car de retour de la guerre, les hommes retrouvent leurs places dans les usines et évincent ainsi les femmes de leurs postes. Ces dernières sont en plus de ceci, touchées par l'arrêt de l'économie de guerre, et par une image de profiteuses et d'usurpatrices. Seules les veuves chargées d'orphelins sont traitées plus en douceur. De plus, uniquement les femmes issues de catégories privilégiées peuvent acquérir des automobiles, mener une vie trépidante ou encore accéder aux études.
Concluons qu'il y a bien, certes, une émancipation sociale et une évolution de l'emploi féminin de 1914 à 1918, mais pas de révolution. Il faudra attendre les années 1960...

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