samedi 7 janvier 2012

L’EMANCIPATION POLITIQUE



La Grande Guerre a-t-elle permis une réelle émancipation politique des femmes ?

       La Grande Guerre a permis aux femmes de faire accroître leurs revendications et leurs idées au gouvernement. Ces revendications font partie d'un mouvement particulier : le féminisme, mouvement puissant et diversifié était un féminisme des droits, revendiquant, après le droit à l'instruction des filles, le droit au travail des femmes et une législation appropriée ainsi que la modification du Code Civil faisant de la femme mariée une mineure juridique (comme le précise l'article 213 «le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari»), et surtout le droit de vote.
 Durant la Guerre, de nombreuses femmes étaient pacifistes, pour la paix et donc contre la guerre. Être pacifiste à cette époque pour une femme était quelque chose d'impensable, car elles prenaient une position politique et faisaient donc face à l'idée traditionnelle de la femme qui soigne les blessés, qui exalte le patriotisme, qui suit la tradition de l'éducation, en somme !

  De plus,pendant la Grande Guerre on a pu voir des femmes faire des grèves ou encore adhérer à des syndicats, phénomène nouveau pour les femmes ! Un exemple, en mai 1917 avec les couturières (appelées aussi "midinettes) de la maison Jenny , qui protestèrent contre la hausse des prix et réclamèrent le retour aux tarifs d'avant-guerre . Elle furent 10 000 ouvrières dans la rue. Cette grève résulta, au bout de deux semaines, à un congé payé du samedi après-midi et à une augmentation et prime devie chère.  De plus, dès 1914, des femmes adhérèrent à des syndicats, 90 000 adhérentes environ, soit un peu moins de 9% de l'ensemble des syndiqués.


 Apogée d'une campagne active depuis plusieurs années, l'année 1914 aurait pu être l'année des femmes, avec l'espoir pour elles de voter aux municipales de 1916. Mais la Guerre brise cette dynamique et oblige les femmes à redéfinir leurs priorités, repoussant leurs revendications à 1917 où elle seront plus nombreuses qu'auparavant.
La revendication principale et la plus importante pour les féministes est l'égalité des droits politiques. En effet, elles réclament le droit de vote, elles sont nombreuses (un demi million) à répondre «JE VEUX VOTER» à l'appel des organismes féministes.
La voix des femmes se fait entendre grâce à certaines militantes comme Hélène Brion, figure emblématique du féminisme pacifiste et porte parole politique des femmes.

Hélène Brion

 Comme figure du féminisme pacifiste, on trouve aussi Louise Bodin qui comme de nombreuses femmes dès 1914 et surtout à partir de 1915, refusa la guerre.
Née à Paris en 1877, Louise Bodin vit une vie paisible en province entre sa famille et l'écriture.Elle épousa un professeur de l'école de médecine de Rennes avec qui elle eut trois enfants. Elle entreprit des études de lettres. Plus tard, elle présida le groupe local de l'UFSF et commença à publier dans des hebdomadaires en prenant position sur les lycées des filles, la littérature féminine, les sufragettes entre autre... Quand son mari fut appelé au front en tant que médecin-chef des armées, Louise Bodin devint infirmière-major. Pour elle la guerre était une chose inévitable, obligeant les femmes à faire comme toutes les autres. Selon elle, même si les oeuvres entrepris par les femmes les ennoblissaient, elles étaient tout de même considérées comme des créatures inférieures et irresponsables. En 1916, elle commença à publier des articles à la compassion des femmes, des veuves, des des mères, des épouses...puis s'adresse directement au généraux «Ô hommes ! Pourquoi ne voulez-vous pas entendre les cris et les sanglots des femmes ? » (La France, Décembre 1916).
La guerre a suscité chez Louise Bodin une véritable prise de conscience l'obligeant à s'engager en tant que journalistes : Elle écrivit dans La France, La Voix des Femmes, L'Humanité, La Pensée Bretonne, L'Internationale...

La guerre fut donc pour les femmes, outre leur soutien et leur aide à l'effort de guerre, source de révolte, de grèves, de syndicalisation. On peut donc bien dire que la guerre a permis une émancipation politique de la femme.




"Le maire c'est moi !", Mme Macherez


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